De la peinture abstraite… au lâcher prise

Je suis allée voir la rétrospective des œuvres de Cy Twombly au Centre Pompidou, cet artiste américain, influencé par la culture gréco-romaine, qui a développé un style si personnel. Et j’ai adoré !

Copyright.-Courtesy-Gagosian-Gallery.-

Outre mon goût pour le Street Art et l’abstrait qui m’incite à apprécier ce genre de peinture, je trouve qu’avec lui, à un moment donné, on cesse de chercher à comprendre, on se laisse happer par l’œuvre, par sa puissance, par la couleur qui semble éclabousser ses toiles…  On sent qu’il atteint le lâcher-prise total, ce moment magique de création où seul compte l’instant, le mouvement. De nos jours, on parlerait de « flow »…

C’est ce que je ressens lorsque, en tant qu’artiste, je me lance dans la peinture abstraite. Et c’est également ce que je cherche à transmettre lors des ateliers créatifs Art for Me : tout un chacun peut venir essayer, sans expérience préalable, et vivre ce moment de plaisir qu’offre la création artistique. Le résultat final importe peu, c’est le chemin qui est intéressant. Et il est toujours étonnant de découvrir la diversité des créations des différents participants en fin de la séance…

Bref vous l’aurez compris, c’est un gros coup de cœur et l’exposition terminant le 24 avril, si vous êtes sur Paris, je vous invite à vous dépêcher d’y aller. Pour ma part, je recommande la visite guidée pour en apprendre plus sur ce peintre instinctif et cérébral à la fois.

TWOMBLY - Apollo and the Artist (1975, Roma)

Apollo and the Artist (1975, Roma)

J’y ai notamment découvert que Cy Twonbly, né en 1928, a étudié l’art aux États-Unis avant de venir vivre principalement en Italie, à Rome, pour lui un atelier à ciel ouvert. Grand voyageur, il aimait le soleil : Maroc, Sicile, Cuba, Mexique, Seychelles… et chaque destination devenait source d’inspiration. Avec lui, la mythologie a été remise au goût du jour, comme en témoignent certains tableaux s’intitulant « Apollo », « The vengeance of Achilles » ou encore « Pan » en hommage au Dieu grec des bergers.

Décédé en 2011, il se plaisait à des jeux d’écriture, à griffonner des mots, des sigles, comme autant de pistes, d’indices pour tenter de comprendre son univers. Beaux-Arts Magazine dit de lui qu’il est « le précurseur de l’art du graffiti, ou plus précisément le chaînon manquant entre les fresques vulgaires de Pompéi et les murs new-yorkais bariolés par Jean-Michel Basquiat ou Keith Haring au seuil des années 1980 ».

Sur le dernier cycle, les années 2000, le geste prime, ample et délié. En totale liberté, l’artiste nous offre son bouquet final, en témoignent ces sublimes pivoines peintes en grand format sur 10 panneaux de bois de 250 sur 500 cm. Très émouvant…

Mon moment préféré : « Fifty Days at Iliam », l’immersion dans la guerre de Troie avec la mise en scène de 10 toiles monumentales, un voyage dans le temps poétique et envoutant.

Bonne visite et au plaisir de lire vos commentaires, suggestions d’expos à ne pas manquer ou encore les noms de vos propres artistes coup de cœur !

Valérie

Informations pratiques :

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5 bonnes raisons de découvrir Art 42

Art 42, un musée qui n’en est pas un, dans une école qui n’en est pas une…

L’école informatique de codage 42, lancée à l’initiative de Xavier Niel en 2013, le médiatique patron de Free, est une école d’un nouveau genre : une ‘non-profit university’, entièrement gratuite, ouverte 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, basée sur le principe du peer-learning, où les élèves apprennent des autres élèves.

bombes-carreElle accueille depuis octobre 2016 la collection privée de Nicolas Laugero Lasserre et rend ainsi visible le travail d’atelier de 50 artistes majeurs de la scène street art, tels que Shepard Fairey, Banksy, Futura 2000 ou Jef Aérosol,… soit plus de 150 œuvres.

Art 42 devient ainsi le premier espace dédié à l’art urbain à Paris et offre à tous, gratuitement et de manière permanente une exposition permanente.

Voici les 5 bonnes raisons pour lesquelles découvrir absolument Art 42 :

  1. parce qu’en découvrant le travail d’atelier réalisé par les artistes du graffiti et du street art, souvent apparenté à de l’art conceptuel, on découvre les messages véhiculés, leur portées philosophiques, sociologiques, politiques. Marqueurs du présent, les œuvres abordent des problèmes d’identité, de liberté et sont souvent des critiques de la société de consommation…
  2. parce qu’on ne pouvait pas imaginer plus bel écrin pour cet enfant terrible de l’art que cette école d’un nouveau genre qui révèle les petits génies du codage que l’enseignement classique échoue à repérer ! L’ADN de 42 colle parfaitement à l’art urbain, lui-même en recherche permanente de rupture des codes.
  3. parce qu’on est fan de street art, cette forme d’art totalement généreux et gratuit issu de la rue, et que Art 42 est le premier musée de street art du monde, cette forme d’art apparue depuis plusieurs dizaines d’années dans les grandes capitales du monde entier.
  4. parce qu’un tel environnement anoblit le travail de ces artistes. On retire l’illégalité et le caractère éphémère de l’art urbain et on ne garde que la beauté d’œuvres très diverses, et cela dans la durée. Certaines œuvres ont été réalisées directement sur place. On est bien loin aujourd’hui du graffiti issu de lettrages tel qu’apparu à l’origine dans le métro de New York.
  5. parce qu’on se dit que les étudiants de l’école 42, ont de la chance d’étudier dans un environnement aussi émulateur et inspirant, un réel paradis pour geeks où l’art urbain cohabite avec plus d’un millier d’ordinateurs Mac !

Dans l’école 42, 96 boulevard Bessières, Paris 17e. Visites les mardis de 19h à 21h et samedis de 11h à 15h. Entrée libre et gratuite sur réservation.

Par ailleurs nous sommes à la recherche d’un artiste graffeur qui pourrait animer un atelier entre mai et juillet (date encore à définir) alors n’hésitez pas à nous contacter en nous envoyant un lien vers vos réalisations si cela vous intéresse ;–)

Enfin, pour les amateurs de street art nous vous conseillons aussi la lecture de cet article pour découvrir où se trouve le musée d’art urbain à ciel ouvert d’Espagne !

 

 

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